Que vive le Manba !

Pour un centre social autogéré ouvert à tous et toutes à Marseille !

Le Manba, grand garage occupé au 180 rue Horace Bertin, a été expulsé le mardi 5 avril au matin. L’ouverture d’un lieu de rencontre et d’entraide avait été rendue nécessaire pour s’organiser, ensemble avec les migrant-es, face à la répression subie à la frontière franco-italienne, plus généralement face à la chasse aux réfugié-es et au racisme d’État. Il fut le lieu principal d’organisation du Collectif Soutien Migrant-es 13, créé à l’été 2015 pour lutter en réaction à la fermeture de la frontière franco-italienne aux migrants, en solidarité notamment avec le camp autogéré de Vintimille (Presidio No Border), afin de rendre concrète la lutte pour la libre circulation et installation des personnes.

Ce lieu, ouvert sur le quartier, avait pour vocation de créer des liens de solidarité, de lutte et de partage des savoirs : à travers des cours de langues, des ateliers (vélo, échecs, musique), la possibilité de se réunir pour plusieurs collectifs, des zones de gratuité (vêtements, nourriture, conseils juridiques,…), des projections, des conférences, des spectacles, des solutions pour l’hébergement et l’accueil temporaire ou permanent (chez les particuliers ou dans des maisons occupées), et bien d’autres choses encore.

Cette expulsion fait suite à la fin de la trêve hivernale, qui sonne le début des expulsions à la chaîne des squats et maisons occupées, jetant des centaines de gens sans ressources à la rue.

Mais comme un mur ne suffit pas à tarir une source1, le désir de continuer dans cette même dynamique demeure : un « nouveau Manba » a d’abord été occupé rue Chape. Il s’agissait de près de 1000m2 de locaux municipaux honteusement vides et inutilisés depuis des années. Il fut immédiatement expulsé par la force, sans tenir compte des procédures légales, au mépris des droits des personnes.

Qu’à cela ne tienne, la source rejaillira à nouveau au 15 rue Bel Air, dans un ancien temple protestant, vaste lieu déserté depuis six ans par les fidèles. On connaît la suite, et la traque sans relâche subie par le CSM13, avec plusieurs arrestations et une pression policière élevée.

Le Manba était et se veut toujours une initiative populaire autogérée, créé par des personnes en situation de migration (famille, adultes, mineurs) ainsi que par des personnes solidaires, et de développer par et pour elles-mêmes des pratiques d’entraide. Ne plus subir les violences liées à la précarité économique, à la pression policière, aux discriminations racistes ou sexistes, en gagnant des espaces d’autonomie et de solidarités directes, tels restent et resteront l’esprit et les objectifs du Manba, où qu’il ré-ouvre dans la ville.

Le nouvel espace se voudra donc aussi un lieu de ressources et d’information pour les personnes en difficultés, galerien-ne-s, précaires et pour toutes celles et ceux, individus ou collectifs, animés par l’envie de lutter contre les logiques de mort que sont les lois du profit et de ségrégation2. Parce que c’est seulement ensemble que on peut réussir à réagir face à la violence de ce système qui nous veut soumis et silencieux. Cette espace sera donc un outil pour s’organiser et construire des nouvelles formes de lutte et d’auto-organisation.

Donc si vous avez des idées, de l’énergie à revendre, l’envie de vous approprier et faire vivre le Manba, ou tout simplement vous étés animé-e-s par la curiosité de nous rencontrer, vous êtes les bienvenu-e-s !

PAS UN PAS EN ARRIERE ! WE ARE NOT GOING BACK !

ET QU’ON NE NOUS EMMERDE PAS !

1 « El Manba » signifie « la source » en arabe

2 Conscient-e-s que les problèmes de sexisme, racisme et autoritarisme sont loin d’être résolus, même (et surtout) dans des lieux comme celui-ci, le Manba doit être aussi un espace de discussion et de combat contre ces comportements.

Expulsion d’un nouvel espace social ce 3 juin

Un nouvel espace social a été expulsé illégalement le 3 juin en fin d’après-midi.

Un lieu au 32 bis rue Fongate avait été ouvert cette semaine pour faire face aux problèmes de logement suite aux nombreuses expulsions des dernières semaines et dans l’idée d’y créer un centre social autogéré.
Vers 18h, les flics sont passés vérifier la présence des habitant-e-s dans le bâtiment, pour retourner plus nombreux quelques dizaines de minutes après.

Après avoir refusé de dialoguer avec les habitant-e-s du lieu et avec les soutiens accourus devant le bâtiment, les flics ont commencé à attaquer la porte d’entrée avec leurs matraques télescopiques et leur tonfas pendant plus d’une heure. Au moins, ils nous ont fait rire avec leurs pitreries.
Vu l’échec du premier assaut, les flics se sont vus obligés d’appeler des fonctionnaires de la mairie pour essayer de casser la porte à la disqueuse.
Il a fallu encore plus d’une heure, entre une panne d’essence du groupe électrogène qui alimentait la disqueuse et des embrouilles avec des voisins qui n’ont pas hésité à aider les flics en leur filant du matos pour forcer la porte, avant que les flics et leurs collabos arrivent à détruire la porte d’entrée.

À leur grande surprise, une fois rentrés dans le bâtiment, ils se sont vite aperçus qu’il n’y avait plus personne à expulser à l’intérieur et qu’en même temps les personnes venues en soutien devant l’immeuble étaient parties prendre l’apéro ailleurs parce que, même si ça peut être amusant de regarder les flics perdre leur temps à chercher dans le vide d’un bâtiment, franchement on a mieux à faire. Mais c’est juste un au revoir, parce qu’on lâche rien.

Solidarités contre toutes les expulsions !
ACAB

Point info sur la situation de migrant.e.s bloqué.e.s à la frontière franco-italienne

Le Collectif Soutien Migrant.e.s 13 & El Manba vous invite pour un info point sur la situation des migrant.e.s bloqué.e.s à la frontière franco-italienne… Rendez-vous mercerdi 8 juin de 18h à 19h30 à Manifesten…

Des ami.e.s de Vintimille viendront témoigner des dernières actualités : il y a deux semaines, une opération policière musclée, vouée à empêcher les migrant.e.s d’atteindre la France, a pris les allures d’une véritable chasse à l’homme. Elle s’est soldée par des rafles massives et des déplacements forcés vers les centres fermés du sud de l’Italie. C’est ensuite le mouvement des personnes solidaires qui a été durement attaqué, avec des interdictions de territoire tombées en pagaille .