Solidarité avec Felix et Francesca : Ce n’est pas la solidarité avec les exilé.e.s qui est criminelle, ce sont les frontières

Solidarité avec Felix et Francesca en procès à Imperia (Italie) le jeudi 16 mars et à Nice le 04 avril pour délit de solidarité avec les migrant.e.s. STOP aux expulsions DUBLIN ! STOP aux refoulements vers les pays du sud de l’Europe !} Le texte ci-dessous revient sur Dublin III et le fonctionnement de l’Europe-forteresse.

Dublin III, c’est le règlement qui permet aux États européens de rejeter la responsabilité de l’accueil des exilé.es aux pays d’entrée sur le continent.

Pour l’Europe-forteresse, ces pays sont jugés responsables de ne pas avoir suffisamment « sécurisé » leurs frontières et permis l’entrée de personnes irrégulières dans l’espace européen Schengen : selon elle, ils devraient en assumer la charge. C’est une vision gestionnaire de toute une partie de la population exilée, qui nie le principe de liberté de circulation.

Ces pays d’entrée pointés du doigt sont évidemment les pays du sud de l’Europe, Italie et Espagne où les exilé.es arrivent après une traversée mortelle en Méditerranée. Ou la Grèce, la Bulgarie, la Hongrie, sur la « route des Balkans ».


Dublin III, c’est le fichage électronique de ces exilé.es, dès le premier contrôle de police dans ce pays d’entrée en Europe.

 

Leurs empreintes prises de gré ou de force lors d’un premier contrôle de police en Europe sont versées à un fichier unique appelé EURODAC. Ce fichier est accessible aux administrations de tous les pays d’Europe, devant lesquelles ils et elles choisiront de se présenter pour demander l’asile. Et ces dernières s’en prévaudront pour justifier l’expulsion, le retour à la case départ vers ce premier pays.

Les conditions de prise d’empreinte dans les pays d’entrée sont souvent violentes : Amnesty International, dans son dernier rapport sur l’Italie, parle de tortures fréquentes et de cas d’électrocutions par les autorités italiennes dans les hotspots du sud du pays, afin d’extorquer les empreintes digitales des personnes à leur descente du bateau.

Dublin III, c’est un compromis politique signé entre les États européens…
…et c’est surtout devenu une pratique de pressions et de sous-traitance des pays du Nord sur les pays du sud de l’Europe, pour empêcher des réfugié.es, majoritairement indésirables dans les États d’Europe aujourd’hui, de rejoindre leur destination.

En 2016, près de la moitié des personnes souhaitant demander l’asile en France, principalement des personnes fuyant les guerres et les dictatures de la Corne d’Afrique, sont empêchées de déposer leur demande au titre de Dublin III. 50% d’entre elles risquent un renvoi vers l’Italie. Tandis que les régularisations sont devenues rarissimes.

Or, dans les pays du sud de l’Europe, les conditions d’accueil sont de plus en plus dégradées et le droit d’asile n’est souvent plus effectif. Comment peut-il l’être derrière les barbelés des camps en Grèce et en Macédoine, dans les prisons hongroises (où le gouvernement a décidé de maintenir tous les demandeurs d’asile) ou encore dans les centres surpeuplés d’Italie, où même la survie élémentaire est menacée ? Quand elles existent, les procédures d’asile sont expéditives, à charge et très peu garanties (assistance, traduction, recours). Après le traumatisme des violences policières dans ces pays, aucun exilé ne souhaite y refaire l’expérience d’un séjour.

En plus d’être une pratique d’expulsion arbitraire (sans garantie que la personne puisse exercer un réel droit d’asile en Europe et échapper à la maltraitance), Dublin III s’agrège aussi à un mécanisme de refoulements en cascade.

L’Italie, sous la pression de l’Union européenne, a signé des accords pour refouler les exilé.es vers la Libye, le Niger ou le Soudan, sous-traitant à son tour la « gestion » des migrant.es plus au sud.

On parle d’« externalisation », quand des pays tiers jouent le rôle de garde-frontières délocalisés et peu scrupuleux pour le compte de l’Europe, en échange d’accords de coopération (processus de Khartoum au Soudan, plusieurs milliards d’euros versés à la Turquie, etc.).

Des centres de rétention labellisés par l’Europe sont depuis en construction au Soudan, aux mains du sanguinaire Al Bachir, et en Libye, où les exilé.es africains sont régulièrement tué.es, violenté.es, rançonné.es, esclavagisé.es.

Dublin III, c’est la sélection des populations et le racisme érigés en politique d’État !

Dublin III, c’est un pilier de l’Europe forteresse et sécuritaire, où les personnes qui s’exilent sont vues comme des objets de contrôle, voire de marchandage. C’est les renvoyer dans l’exil et décider à leur place où elles devraient s’installer et vivre !

Dublin III, c’est la justification légale du retour brutal et militaire des frontières, y compris dans la Roya !

Et des milliards d’euros balancés dans les dépenses militaires, sécuritaires, technologiques, construction de camps, etc… profitant à un certain secteur privé très lucratif.

Luttons contre les frontières ! Mettons fin à Dublin III !

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Au CRA de Marseille on prépare une expulsion au Soudan

Depuis le 13 février 2017, A., réfugié Soudanais, interpellé à la gare Saint-Charles en descendant du train à peine quelques heures après son arrivée en france, est détenu [[Pour information : cette détention s’apparente à une détention illégale, par-dessus le marché. Si nous pouvons passer sur l’illégalité en défendant l’illégitimité totale de la détention et de la déportation – la justice française ne le peut pas, en théorie. Deux juges (Juge des Libertés et de la Détention, Juge Administratif au Tribunal Administratif) cautionnent la légalité de la décision d’expulsion et de la décision de maintien en CRA.

 

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Soirée de soutien au collectif d’entraide avec les migrantes femmes / lesbiennes / personnes trans – Sam 4 mars à 19h à la Casa Consolat

Samedi 4 mars à 19h à la casa consolat : soirée de soutien au collectif
d’entraide avec les migrantes femmes / lesbiennes / personnes trans.

repas à prix libre : couscous faiguez vegan et sans gluten

projection du film « Le destin d’Erika » en présence de la réalisatrice
Amandine Poirson

infokiosk

« Les femmes, lesbiennes et personnes trans sont nombreusEs à prendre la
route et passer les frontières. Ces personnes et leurs parcours
multiples sont souvent invisibilisées dans les médias et les
imaginaires. Tout au long de leur chemin, elles sont confrontées à des
violences spécifiques qui sont rarement prise en compte. Quand celles-
ci sont prises en compte, c’est trop souvent en enfermant les personnes
dans un rôle de victime qui nie et limite leur capacité d’agir.
Dans une démarche féministe, nous nous réunissons en non-mixité pour créer un
réseau d’entraide sur Marseille avec les femmes, lesbiennes et personnes
trans qui arrivent sur le territoire européen. Un réseau pour briser
l’isolement par des moments d’échange, d’écoute, de partage de savoirs,
un accompagnement dans les galères (juridiques, administratives,
médicales) pour surmonter les difficultés et aller chercher de la force
pour avancer. »

Cinéma en soutien à la liberté de circulation et d’installation des
femmes, lesbiennes et personnes trans !

Projection du documentaire le destin d’erika. Erika, jeune femme
mexicaine de 22 ans, mère de deux enfants, a disparu dans le désert
d’Arizona, en passant la frontière américaine pour rejoindre son mari,
travailleur clandestin à Chicago. Son corps n’a jamais été retrouvé. La
réalisatrice Amandine Poirson, qui la connaissait depuis son
adolescence, part sur ses traces, dans son village au centre du Mexique,
dans le désert en Arizona, à Chicago. Enquête et récits dessinent les
contours du destin d’une femme dans le Mexique rural d’aujourd’hui.