Le proces Balzi Rossi est le 5 juin à 9:30


La première date au tribunal, en fait, le 5 Juin prochain, à 09h30, ce sera un passage rapide et purement bureaucratique. Il ne nécessite pas la présence des accusés, ni les témoins, puis nous nous réservons les investissements d’énergie et d’idées pour les dates à venir…

Pour le moment, nous avons renoncé à la possibilité de se ressembler devant le tribunal à Imperia alors que nous voulons rendre le processus plus visible au niveau de la communication. Pour cela il y a un événement facebook. Qui croit, cependant, d’avoir le désir et le temps, pourra venir dans la salle pour suivre cette première audience.

Dans l’après-midi, à partir de 16 heures, nous allons nous rassembler sur la place à Imperia, en front de la mer. Ce moment doit être bien rendu visible au max.

Environ 19 heures on dîne à Arci Camalli ensemble, et nous allons vendre des boissons pour soutien aux frais juridiques.

Des 21 heures environs, nous avons organisé le récit de ce qui a été pendant les 100 jours de Balzi Rossi, avec la projection de « Show all this to the world » et d’autres documentaires de la même période.

Il est la volonté, à fur et à mesure de l’avancement du procès, d’organiser un crescendo d’initiatives, actions et événements publics, pour augmenter progressivement l’attention.

Appel à mobilisation contre les expulsions et l’isolement

 Contre les expulsions, brisons l’isolement !

La machine à expulser devient de plus en plus organisée:

La prise d’empreintes violente et forcée qui est imposée dans les « pays d’entrée » en Europe coupe de fait l’accès aux droit des demandeurs d’asile.
Depuis 2016, l’utilisation de la force lors de la prise d’empreintes des personnes migrantes, dans les territoires aux frontières internes de l’Europe (Italie, Hongrie, Grèce, …)  devient quotidienne. Du fait du Règlement Européen Dublin III, qui prévoit le renvoi des migrant-e-s vers les premiers pays d’Europe où ils et elles ont été enregistré-e-s, cette pratique de fichage forcé empêche les personnes fuyant guerres et dictatures de pouvoir déposer une demande d’asile dans le pays de leur choix. En effet, les renvois des personnes dans les pays dits « d’entrée » deviennent désormais systématiques en France. Cette situation laisse nombre de personnes dans des conditions de vie insupportables, quand elles ne vire pas au cauchemar puisque, sous la pression de l’Union Européenne, les pays d’entrée – tout comme les pays avec un haut quota de refus de demandes d’asile – renvoient les personnes concernées vers leur pays d’origine, ceux-là mêmes que ces personnes ont fuit. Ainsi, la Norvège a déjà approuvé des renvois en Afghanistan,  l’Italie – et aujourd’hui la France – expulse vers le Soudan, sous l’aile des accords stipulés dernièrement entre chefs d’état européens et dictatures d’Afrique.

Les outils de contrôle des personnes « non-souhaitées » sur le territoire français se fondent sur une politique de dispersion et de non-transparence pour faciliter la mise en pratique des expulsions. Cette politique d’enfermement et d’isolement mise discrètement en place par l’État permet donc, à la fois, de limiter le contact et la communication entre personnes illégalisées et soutiens solidaires, de dissimuler sa sinistre politique de rejet et aussi de masquer les révoltes et protestations qui peuvent s’en suivre. Ce système coercitif destiné à maintenir dans l’ombre les personnes en attente de décision se matérialise physiquement partout sur le territoire dans ces divers lieux d’enfermement : centres de rétention, zones d’attentes aux frontières, aéroports et gares, prisons de droit commun pour les personnes refusant leur expulsion… Les nouveaux centres créés, tels les CAO ou les PRAHDA, remplissent également ces fonctions de concentration, contrôle et dissimulation. Leur gestion, déléguée à des associations concourantes sur des marchés publics, peut bien s’apparenter, pour ces dernières, à une collaboration, à un rôle de « tampon » entre les publics et l’État.

Les expulsions vers les pays d’origine augmentent.  Depuis décembre 2016, une 30taine de Soudanais se sont vus menacés d’expulsion vers le Soudan, et certains d’entre eux l’on effectivement été. En effet, les autorités françaises ont entamé ces derniers mois des procédures d’expulsion pour un nombre croissant de demandeurs d’asile en provenance du Soudan sans prendre en compte la situation de guerre qui sévit dans plusieurs régions de ce pays et notamment au Darfour, dans les Monts Nouba, dans le Nil Bleu (le Quai d’Orsay déconseille fortement au ressortissants français de se rendre dans ces zones), ni les atteintes graves contre les droits de l’Homme dans l’ensemble du pays. La France semble ignorer que le général Omar El Bechir est le seul chef d’État en exercice qui soit poursuivi par le Tribunal Pénal International (TPI) pour des accusations de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La France ne semble plus se souvenir non plus que les dispositions des conventions internationales interdisent le renvoi d’un demandeur d’asile dans son pays d’origine, si cela doit mettre sa vie en danger.

On peut alors se demander pourquoi, alors que les conditions de vie dans les pays fuit par les demandeurs et demandeuse d’asile ne se sont pas améliorées voire ont même empiré, les expulsions vers leurs pays d’origines continuent d’augmenter.

La réponse c’est le profit.

Les profits de quelques uns à la tête des États européens et de certains des pays où les populations souffrent et qu’elles quittent en traversant les frontières les plus mortellles du monde.
Le profit au détriment des gens qui arrivent en France et en Europe après une traversée périlleuse de la Méditerranée et un voyage long et éprouvant à travers plusieurs pays avec les conséquences physiques et psychologiques que l’on peut imaginer sur ces personnes quittant leurs pays et leurs familles.
Arrivés en France, ils sont contraints de dormir dans les rues des grandes villes et déposent leur demande d’asile dans des conditions indignes malgré l’aide et les efforts déployés par les ONG.

Dans cette logique de profit, la politique des expulsions est donc intégrée dans une politique beaucoup plus large d’externalisation des frontières européennes dans des pays tiers (Lybie, Turquie…) et les pays d’origine des demandeuses et demandeurs d’asile.
Des accords (Accord de la Valette, Processus de Khartoum, Accord avec l’Afghanistan) facilitent les expulsions des demandeuses et demandeurs d’asile depuis l’Europe et donnent des fonds européens directement aux dictateurs de l’Afrique pour contrôler leurs frontières. L’exemple du financement direct d’une ancienne milice de Djanjawids (les acteurs principaux des violences au Darfour) qui contrôle la frontière du Soudan avec la Libye.
Les dictateurs de ce monde en profitent bien : sous couvert d’accords et des fonds européens ils peuvent cacher les violences contre leur population et améliorer leur image auprès de la communauté internationale. Cela va se traduire cette année lors du G20 à Hambourg en Juillet et lors de la « Conference d’Afrique » à Berlin en Juin. Ces deux évènements ciblent officiellement « le partenariat international », ce qui signifie  : plus de fonds et d’accords pour fermer les frontières.

MOBILISONS-NOUS CONTRE CETTE POLITIQUE.
LIBRE CIRCULATION ET INSTALLATION POUR TOUT.E.ES.

Cette mobilisation n’entend pas se fixer sur des moyens d’actions, ou sur un discours politique particulier. La diversité des réalités locales engendre la diversité des pratiques, retrouvons nous autour d’un mot d’ordre clair et fort :

Contre les expulsions, brisons l’isolement !

Nous appelons à une journée d’action le 7 Juin, qui prendra la forme que chaque collectif ou individu jugera la plus opportune (manifestation, rassemblement, retransmission directe de témoignages de détenus à la radio, diffusion de lettres, collage d’affiches…).

À Marseille : Rassemblement  le 7 Juin à 17h30 devant la Préfecture Place Félix Baret

Pour coordonner les actions : collectifsoutienmigrantes13@riseup.net

Solidarité avec les personnes en lutte contre les expulsions

Depuis le démantèlement de la jungle de Calais, et au fil des expulsions incessantes des campements installés ici et là, de nombreux demandeurs d’asile sont envoyés dans les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO) disséminés dans toute la France. Dans ces centres dits d’« accueil », ils sont en réalité mis sous contrôle social et administratif et soumis à un véritable tri qui se solde pour beaucoup d’entre eux par un arrêt de réadmission vers le premier pays européen où ils ont été enregistrés, en vertu des Accords de Dublin III.

A Embrun, dans les Hautes Alpes, 21 demandeurs d’asile viennent de mener 10 jours de grève de la faim afin de s’opposer au renvoi en Norvège de deux d’entre eux, sous le coup de Dublin III. Il demandent la non-application de la procédure Dublin pour l’ensemble de leur groupe.

À Bordeaux, des demandeurs d’asile en procédure Dublin hébergés au CAO de Mérignac ont été enfermé au centre de rétention de Bordeaux suite à leur arrestation lorsqu’ils se rendaient à des convocations en préfecture. Ils sont 11 maintenant en grève de la faim.

De nombreuses luttes des personnes en CAO ont eu lieu depuis le début de l’année, pour demander l’annulation de l’application du règlement Dublin. Sous la pression des exilés venus de Calais, largement mobilisés, les promesses de Cazeneuse ont fini par être tenues, annulant les arrêts de réadmission. Mais pour les autres la machine à expulser continue. L’État mets en place de nouveaux dispositifs, les Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile (PRADHA) dont la mission sera notamment la « « préparation du transfert des personnes sous procédure Dublin et suivi, le cas échéant, des personnes assignées à résidence dans ce cadre ».

L’application des accords de Dublin signifie le renvoi dans des pays où les conditions d’accueil sont de plus en plus dégradées et les violences monnaie courante. La prise d’empreinte permettant le fichage des migrant-e-s et leur renvoi dans les pays d’arrivée est d’ailleurs imposée de force dans la plupart des cas, voire par la torture, comme le montrent les témoignages en Italie et ailleurs.

Être renvoyé en Italie, Grèce, Espagne, Hongrie ou dans les Balkans, comme c’est souvent le cas, c’est aussi et surtout risquer de voir sa demande d’asile refusée et être expulsé, en vertu des accords internationaux, vers des pays tiers (Lybie, Turquie…) ou les pays de départ où, bien souvent, c’est la mort.

Mettons fin à Dublin III ! Soutenons les demandeurs d’asile en lutte à Embrun, Bordeaux et ailleurs !!

Liberté de circulation et d’installation pour tous et toutes !


Dublin III, c’est le règlement européen qui permet aux Etats de renvoyer la responsabilité de l’accueil des exilé.es aux 1er pays d’entrée en Europe, qui sont jugés responsables de ne pas avoir suffisamment « sécurisé » leurs frontières et permis leur entrée dans l’espace Schengen. C’est décider à la place des personnes où elles devraient s’installer et vivre.

Dublin III, c’est le fichage électronique de ces exilé.es, lors d’un 1er contrôle de police en Europe. Les empreintes prises de gré ou de force sont versées à un fichier européen unique appelé EURODAC, accessible à toute administration d’État, qui peut s’en prévaloir pour justifier des mesures d’expulsion internes en Europe.

Dublin III, c’est un compromis politique entre les Etats européens concernant l’accueil des exilé.es, mais c’est surtout une pratique de sous-traitance et de pressions sur les pays du sud de l’Europe par les pays du Nord. Ces 1ers pays d’entrée sur le continent sont évidemment, de fait des routes migratoires, les pays du sud de l’Europe : Italie, Grèce, Espagne, Hongrie/Balkans. Près de la moitié des personnes souhaitant demander l’asile en France sont empêchées de la déposer au titre de Dublin III. 50% d’entre elles risquent le renvoi vers l’Italie.

Les conditions de prise d’empreinte dans ces premiers pays sont souvent violentes : Amnesty International, dans son dernier rapport sur l’Italie, parle de cas d’électrocutions. Et les conditions d’accueil de plus en plus dégradées : le droit d’asile n’est souvent plus effectif. Comment peut-il l’être dans les camps en Grèce, en Macédoine, en Italie, où même la survie élémentaire est entravée ? Quand elles existent, les procédures d’asile sont expéditives, à charge et très peu garanties (assistance, traduction, recours).

L’Italie a également signé des accords de coopération policière pour refouler les personnes vers la Libye (!), le Niger et le Soudan (!!), sous-traitant à son tour la « politique gestionnaire » des migrant.es. On parle d’ « externalisation » à des pays tiers à l’Europe, via des marchés juteux (plusieurs milliards versés à la Turquie) ou des accords de coopération (partenariat euroméditerranéen au Maroc) pour « contenir » les réfugiés.

Dublin III, c’est donc une logique de refoulements en cascade, une pratique d’expulsion déguisée (avant-même que la personne n’ait pu exercer un réel droit d’asile en Europe), une bonne excuse pour les États pour se soustraire à leur devoir d’asile et une politique concertée entre eux qui vise principalement à renvoyer les gens vers les pays de départ. C’est la ségrégation, le racisme et la sélection des populations érigées en politique d’Etat.

Dublin III, c’est la justification légale du retour brutal et militaire des frontières, y compris dans la Roya.
Et des milliards d’euros balancés dans les dépenses militaires, sécuritaires, technologiques, construction de camps, etc… profitant à un certain secteur privé.

Mettons fin à Dublin III !

Le 12 et 13 mai : week-end festif et de rencontres à Lauris pour le collectif El Manba

Il y a un an, nous faisions connaissance avec Al Manba au Café
Villageois de Lauris (84).

Al Manba est un collectif autogéré par des migrants faisant escale à
Marseille et leurs amiEs solidaires. Un an plus tard, Al Manba continue
d'accompagner les copainEs soudanaiEs, djiboutienNEs, érythréenNEs,
syrienNEs... toujours la même urgence de fraternité.
https://elmanba.noblogs.org/home/

Le café Villageois de Lauris est content d'accueillir à nouveau Al Manba
et d'échanger ensemble sur le thème des migrations, à la rencontre des
histoires d'hommes et de femmes, d'ici ou de là. Les regards, les mots,
les rires, les mains, les plats échangés seront notre histoire commune
pour tisser d'avantage de solidarités.

SOYEZ LES BIENVENUeS !

Vous nous raconterez d'où vous venez et ENSEMBLE, nous écouterons des
textes sur la situation des réfugiéEs, nous jouerons, nous cuisinerons,
nous dégusterons des plats marocains et soudanais, nous danserons, nous
cueillerons les premières cerises et surtout nous proposerons des idées
pour tisser plus de liens entre nous, entre villes et campagnes, à la
croisée de nos chemins personnels et collectifs.

Parce que la Provence est une terre d'accueil depuis toujours et que
tous nos parcours de migration nous mènent à nous rencontrer ici,
maintenant et à vivre ensemble.
Parce que de tout temps, ceux qui doivent quitter leur contrée dans la
peine méritent un accueil chaleureux...
Un WE pour se rencontrer et comprendre pour agir avec Al Manba

PROGRAMME :

Vendredi 12 mai

20h : Repas marocain
préparé par Nouela et Mohamed
(au bénéfice d'Al Manba, réservation très conseillée au 06 65 65 02 83)

21h : présentation d' Al Manba

21h30 : THÉÂTRE
Lecture de textes
sur la situation des réfugiéEs

Avec le collectif de soutien migrants de la Tour d'Aigues
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Samedi 13 mai

10h-12h : marché d'Apt
débat de rue sur la question de nos migrations

15h-18h au Café
- friperie de soutien (apportez et/ou achetez à prix libre de soutien),
exposition,
jeux en bois...
- Atelier cuisine soudanaise

18h-19h30
ateliers participatifs :
Comment agir avec Al Manba? Actions de soutien, liens ville-campagne...
vos idées.

19h30 : repas soudanais
(Au profit d'Al Manba, réservation très conseillée
au 06 65 65 02 83)

21h : CONCERT SOUL#
3 musiciens pour un répertoire varié Soul, Pop, Rock, Rn'B, Latin
original pour un concert 100% live.