Le CRA (Centre de Rétention Administrative) est une prison pour sans-papiers. Chaque année, environ 50 000 personnes y sont enfermées (un record en Europe), criminalisées pour la simple raison qu’elles n’ont pas les « bons » papiers.
Aujourd’hui, cet enfermement est rendu encore plus insupportable par la crise sanitaire. Beaucoup sont enfermés jusqu’à 90 jours, le maximum légal, alors même que leur expulsion est rendue impossible par la fermeture des frontières et l’annulation des vols.
Les CRA permettent notamment à l’État français d’expulser en masse les migrant·es qu’il juge indésirables. C’est également un moyen de casser les mouvements collectifs de sans-papiers, dissuadés par la menace de l’emprisonnement.
Les CRA sont des lieux d’enfermement et de privation de liberté, où les violences policières, les menaces et les humiliations sont quotidiennes : insultes racistes et sexistes, alimentation exécrable et pas adaptée (nourriture haram pour les musulman·es), mauvaise hygiène, refus de soins, absence de chauffage l’hiver, isolement, écrasement des mouvements collectifs, etc.
Pendant le confinement, quelques CRA en France ont été vidés de leurs retenu·es, comme à Marseille fin avril. Le CRA du Canet a réouvert en juillet 2020. Malgré les risques et la répression, les détenus du CRA se sont révoltés :
Fin août 2020, les retenus du CRA de Marseille se sont mis en grève de la faim pour exiger leur libération, alors que 5 cas de coronavirus venaient d’être confirmés au sein de la PAF (Police aux frontières) qui surveille le centre.
Malgré ces risques sanitaires, malgré ces révoltes, et malgré l’impossibilité même d’expulser des personnes vers des pays qui ont fermé leurs frontières avec la France, l’État maintient les CRA ouverts, pour le plus grand bonheur d’entreprises collaboratrices telles que Eiffage, Bouygues, Vinci et Onet qui prospèrent sur l’enfermement.
Face à cette situation, il nous paraît urgent de s’organiser pour revendiquer la fermeture du CRA du Canet, et de tous les CRA de France. Les détenu·es dans les CRA ne manquent pas de détermination à résister. Pour faire circuler la parole de celleux qui luttent à l’intérieur et relayer leurs revendications, pour renforcer la solidarité à l’extérieur, pour dénoncer les vautours qui prospèrent sur leur dos…
Face aux CRA, organisons la riposte.
Ce soir jeudi 8 octobre 17h30 au 8 rue Barbaroux (métro Réformés)
Ce soir jeudi 8 octobre 17h30 au 8 rue Barbaroux (métro Réformés)