Le lundi 4 mars, une vingtaine de personnes ont décidé d’envahir l’espace Bargemont de la mairie de Marseille, pour dénoncer les politiques délétères de la mairie en matière de logement. Les 22 janvier et 14 février, et à plusieurs reprises depuis, la mairie a en effet fait appel aux services de propreté de la ville pour expulser en toute illégalité les demandeur·ses d’asile qui trouvent refuge devant la Plateforme d’Accueil à défaut de bénéficier des hébergements pourtant dus.
Le lundi 4 mars aux alentours de 17 heures, une vingtaine de personnes ont décidé d’envahir l’espace Bargemont de la mairie de Marseille, où se trouvent les bureaux des élus, notamment celui de Monique Cordier, l’adjointe LR élue à la propreté et à la gestion des déchets. Pendant que les raisons de cette action étaient criées haut et fort au mégaphone, en quelques minutes le hall se recouvrait d’affiches et de tracts dénonçant les politiques délétères de la mairie en matière de logement.
En effet, Monique Cordier n’a rien trouvé de mieux, en plein scandale de l’habitat indigne, que de mettre les éboueurs au service d’une politique d’expulsion brutale les 22 janvier et 14 février dernier. Sur ses ordres, les éboueurs de la société sous-traitante Derichbourg, s’octroyant le rôle de la police, ont confisqué et jeté les affaires personnelles de dizaines de demandeur·ses d’asile campant devant la Plateforme d’Accueil des Demandeurs d’Asile (PADA) qui y avaient trouvé refuge à défaut de bénéficier des hébergements pourtant dus. Ce campement de fortune avait déjà évacué plusieurs fois ces derniers mois. À l’automne, il avait été reconstruit par des exilé·es pour s’abriter du froid, se protéger, se retrouver, en attendant l’interminable cheminement de leurs demandes, au sein d’une administration française bloquée par les politiques xénophobes de ses gouvernants. Sacs, couettes, duvets et nourriture ont ainsi été jetés à la poubelle, tandis que les services de propreté de la municipalité passaient le sol de la halle à l’eau glacée afin de dissuader toute réinstallation. Aucun arrêté municipal n’a été pris, aucun services sociaux n’étaient présents, ni le 115… la mairie s’étant soustraite, en toute décomplexion, à ses obligations légales ! Surtout en matière d’hébergement d’urgence. Les demandeurs d’asile ont été considérés purement et simplement comme des déchets !
La police municipale est vite arrivée, bientôt suivie d’une quinzaine de flics qui ont jeté dehors les manifestant·es et se sont postés devant l’entrée pour protéger la mairie et permettre à leurs collègues de procéder à un méticuleux nettoyage du hall pourtant si bien redécoré.
Pendant ce temps, le rassemblement en soutien aux exilé·es de la Halle Puget qui s’était donné rendez-vous place Sadi Carnot était arrivé devant la mairie, et a ainsi rejoint le groupe qui était à l’intérieur, pour poursuivre ensemble les chants, affichages et slogans dans une ambiance déterminée.
Cette action énergique aura servi à démontrer que cette mairie forteresse n’est pas invincible. Puissants, crapules, on vous guette ! Enfermez vous bien derrière vos murs d’enceinte, sait-on jamais par où on va s’inviter ! Eh, Monique Cordier, nettoie devant ta porte !