Le marché rouge continue

Marché rouge au local du Manba, à la Casa Consolat et au Garage imaginaire mardi dernier. Plusieurs centaines de foyers ont eu accès à des paniers alimentaires + hygiène + couches et produits bébé. Une collaboration de plus en plus stimulante avec l’association des usagers de la plateforme de demande d’asile. Des sources d’approvisionnement qui se multiplient et montent en qualité, merci La Caillasse. Tou.tes ensemble, avec nos camarades des maraudes, de la Brigada de solidaritat populari ou de Manifesten, avec nos collègues de Maison Blanche, St Thys, etc. nous constituons pas à pas un réseau indépendant de redistribution, autogéré et auto-organisé. Maintenant l’urgence, mais nous préparons les temps encore plus durs qui sont devant nous avec la crise sociale et économique, la montée du chômage avec les faillites, la dégradation des conditions de travail et la baisse des salaires, la répression sur les exilé.es… Nos réseaux doivent œuvrer à bâtir l’autonomie contre la précarité, contre la classe qui nous mangera sur le dos après le 11 mai. Merci à la camarade Yohanne Lamoulère pour les crédits photos.

Contre l’état d’urgence sanitaire, pour un libre confinement

Depuis le 17 mars, nous sommes confiné.es, contraint.es de rester a la maison et incitéEs à éviter toute interaction. Dans notre monde gouverné par les flux, le coronavirus s’est répandu sur l’ensemble de la planète en un temps record. En deux mois, il a causé près de 120 mille morts officiels et les hôpitaux des pays les plus « développés » se font submerger par un flux continu de malades. Faire barrage à cette pandémie en va effectivement de notre responsabilité collective.
 
C’est donc à partir de ce fameux 17 mars, lorsque les autorités ont décidé de prendre au sérieux ce virus, qu’elles ont aussi décidé «de partir en guerre», selon les dires du président Macron. Ce que l’on constate au final, c’est que les logiques restent identiques, les guerres sont avant tout menées contre les sans-papiers, les sans abris, les personnes racisées et les pauvres, tandis que tous les efforts sont concentrés pour maintenir le système économique à flots (des milliards d’euros pour les entreprises, aménagement en télétravail, tolérance à la contamination pour Amazon etc).
 
Depuis le 1er jour du confinement, on doit se préparer a être contrôlés partout, à tout moment et il faut rendre compte de l’ensemble de nos faits et gestes par des attestations bidons. Près de 500 000 amendes ont déjà été distribuées. La cyber-attestation place chacun et chacune dans la possibilité d’être surveillé.e à tout instant.
La hausse de la mortalité sur certains territoires atteste de la logique infâme de sélection naturelle de classe que suit les stratégies répressives de l’Etat. Rien qu’en Seine-Saint-Denis, on décompte un pic de mortalité bien plus élevé qu’à Paris.
 
Pourtant, il semble que la police s’acharne à ce qu’un confinement particulièrement strict soit respecté dans ce département : la population est harcelée par les contrôles de police qui y distribue plus de 1000 amendes par jour. L’absence de témoins et de protestation dans les rues permet à la flicaille de laisser libre cours à ses envies sadiques et racistes.
 
Le samedi 4 avril la police a grièvement blessé une petite fille de 5 ans, d’un tir de LBD dans la tête lors d’un de ses raid punitif dans les Yvelines. Le mercredi 8 avril, a Béziers, un homme de 33 ans est mort suite a une interpellation musclée pour « non respect du couvre feu ».
 
Le 18 avril à Villeneuve la Garenne, un flic s’amuse à ouvrir brusquement sa portière au moment du passage d’un jeune à moto et lui brise le fémur. Cette fois-ci c’est trop, les banlieues s’embrasent, les nuits d’émeutes s’enchaînent.
 
L’état est bien en guerre, mais pas seulement contre le virus.
 

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