Contre l’isolement du confinement : collectivisation et redistribution ! Appel pour une cagnotte de soutien aux collectifs al Manba et Parastoo

Salut et grand merci à toutes celleux qui ont déjà participé, c’est
classe.

Le CDATM – Centre de Documentation et d’Animation Tiers Monde, qui nous
héberge au 8 rue Barbaroux, relance une nouvelle cagnotte en ligne,
voici le lien :
https://www.helloasso.com/associations/centre-de-documentation-et-d-animation-du-tiers-monde/formulaires/1/widget

MERCI DE NE PLUS UTILISER LA VIEILLE CAGNOTTE MANBA POUR LES DONS

Soleil sur vos fenêtres, vent dans vos imaginaires,
Hâte de crier avec vous à l’issue de cet sombre tunnel : HURRIYA

Ca fait un mois que nos vies sont cloîtré.es entre les murs, que les
sorties se font «exceptionnelles» sous autorisation et surveillance
policière. La menace de la contamination virale est invoquée, mais la
gestion totalitaire par le confinement a des conséquences dévastatrices
immédiates.

Le couvre-feu imposé détruit toutes les formes de survie économique
faites de débrouille. Les associations qui distribuaient des colis
diminuent leur activité ou sont débordés, les lieux de récupération
deviennent difficilement accessibles, le contrôle des sorties exclut
celleux qui travaillaient au noir.

Celleux qui subissent déjà le racisme administratif (exclu.es du système
d’asile, dublinés, ceux qui dépendent de l’arbitraire de l’OFII, etc.)
font parti.es des groupes les plus touchés par la situation actuelle.
Et d’autant plus pour les femmes et les minorités de genre dont les
existences sont trop souvent invisibilisées.

Se nourrir, quand on n’a accès ni à de l’argent, à la possibilité de
faire des courses, de prendre des colis alimentaires, ni même à une
cuisine… devient plus que compliqué.

L’état est responsable de cette situation. On n’attendra rien de lui.
Mais si nous considérons que toutes les habitant.es de Marseille sont
légitimes et ont droit de vivre dignement il est urgent de trouver
collectivement des moyens de repartir l’argent entre tous.

Si on avait l’habitude de s’autofinancer par des bouffes et concerts en
temps de galère, le confinement réduit notre autonomie, une collecte
pour une caisse commune permettra de centraliser et redistribuer
quartier par quartier aux personnes de nos collectifs qui se retrouvent
sans ressource notamment dans la perspective d’une claustration par
quartier.

Si t’as un peu de thune en large que t’aurais envie de filer, tu peux
faire un virement sur le compte de Parastoo en mentionnant
«Parastoo/Manba», on te remercie chaleureusement, Avec la rage et la
détermination,

Les collectifs Al Manba et Parastoo

Pour celles et ceux qui ne nous connaissent pas,

Al Manba est un collectif de solidarité active contre les frontières
bâti à Marseille en 2015 suite à la fermeture de la frontière italienne.
A travers l’organisation collective d’actions publiques (manifestations,
débats, campagnes de lutte contre l’incroyable inventivité
discriminatoire des gouvernements et la détention diffuse des exilé.es)
ainsi que des groupes de travail (permanence d’autodéfense linguistique,
administratif, accès au logement) nous cherchons à construire des
espaces qui promeuvent la liberté de circulation et d’installation de
toutes et de tous.

PARASTOO est un collectif autogéré en mixité choisie (sans mec cis)pour
et par des personnes en exil à Marseille et leurs soutiens. Le collectif
a été créée en septembre 2016 suite au constat que les femmes,
lesbiennes et les personnes trans en exil continuaient d’être
invisibilisé.es dans nos luttes politiques.

https://elmanba.noblogs.org/home/
https://www.facebook.com/collectifmigrants13/

Communiqué public du Collectif El Manba suite à l’intervention policière du 10 avril 2020 lors d’une distribution gratuite de produits de première nécessité à des personnes exilées

Ce vendredi 10 avril se tenait le 4e « marché rouge » au local du Manba. Depuis la dernière semaine de mars, nous organisons une distribution de denrées alimentaires et de produits d’hygiène gratuits deux fois par semaine pour les personnes exilées avec qui le collectif est en lien via ses activités habituelles (cours de français, permanence juridique, mobilisations). Sans même que nous rendions les horaires publics, la nouvelle s’est diffusée très rapidement tant la situation est critique en ce moment, et nous accueillons autour de 200 personnes par marché.

Une heure avant l’ouverture de la distribution, une centaine de personnes étaient déjà présentes devant le local. Inquièt.e.s, des voisin.e.s appellent la police. Une demi-heure plus tard, une brigade de la Police Nationale (une dizaine d’agent.e.s) intervient dans la file d’attente tandis qu’une voiture de la BAC se gare au bas de la rue. Les policier.e.s, gazeuses et matraques à la main, se déploient le long de la file d’attente et se dirigent directement vers les militant.e.s du collectif qui organisent la file d’attente. Immédiatement, les policier.e.s se montrent menaçant.e.s et agressif.ve.s. On nous demande de nommer un.e responsable, le commandant de la patrouille menace de faire fermer le local et d’interdire la distribution. Après un contrôle d’identités et d’attestations, cinq d’entre nous seront verbalisé.e.s alors que nos papiers et nos attestations sont en règle . Le commandant nous expliquera bien sereinement que c’est lui qui sait si une attestation est valable ou non et que nous sommes en train de mettre en danger la vie de personnes. C’est pourtant bien le contraire, puisque si nous avons choisi de distribuer gratuitement de la nourriture et des produits d’hygiène c’est parce que ces personnes sont mises en danger par l’inaction sociale de l’Etat français et de ses institutions. Car entendons-nous bien : ce n’est pas par plaisir que notre collectif, comme beaucoup d’autres associations et groupes militants, organisent des distributions alimentaires, colis et maraudes. Cela ne nous amuse pas de risquer d’enfreindre des mesures de sécurité sanitaire, mesures que nous ne remettons pas en question. Cependant il y a une urgence à organiser la solidarité envers les personnes les plus touchées par cette crise ; et nous savons que là-dessus, nous n’avons rien à attendre de l’Etat, puisque confinement ou pas, il maltraite au quotidien ces personnes.
Ainsi, ce vendredi, la police, après une quinzaine de minutes à nous mettre la pression, à regarder la file d’attente, sûrement bien conscient.e.s de l’autorité et du malaise qu’iels imposent à des personnes trop habituées à les craindre, finiront par partir, et le marché rouge par avoir lieu.

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