Lettre ouverte au sujet de l’occupation du 59 avenue de St Just

Des organisations issues du collectif MIE 13 et tout un réseau de solidaires, face à l’inertie des pouvoirs publics, ont été contraints d’ouvrir le 18 décembre un bâtiment vide au 59 avenue de St Just pour mettre à l’abri des mineur.es isolé.es et des familles de demandeurs d’asile laissé.es à la rue.


Nous organisons cet hébergement alternatif non pour pallier durablement les carences du Conseil Départemental et de l’Office d’Immigration et d’Intégration (OFII), mais pour alerter une fois de plus sur leur volonté politique de surseoir à leurs obligations de protection de l’enfance et d’hébergement des demandeurs d’asile. En effet le CD reconnaît aujourd’hui avoir les moyens financiers d’accueillir dignement les jeunes, mais prétend qu’il s’agit de « politique migratoire » et que c’est donc à l’Etat de prendre la situation en charge.

Nous rappelons que cette position est contraire à toutes les lois de Protection de l’Enfance, dont le CD est responsable, et qu’elle méprise toutes les décisions de justice qui le rappellent.

Nous regrettons que seul.es les mineur.es et familles que nous côtoyons soient mis.es à l’abri à la suite de chacune de nos actions, et que les autres, encore plus isolé.es, continuent à errer sans aucune protection. Le Conseil Départemental et l’OFII savent exactement et mieux que nous quels sont ceux qui ne bénéficient pas d’un hébergement, et qui ne devraient pas avoir à compter sur les solidaires.

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Le tribunal a choisi la mort pour les exilés

paru dans CQFD n°172 (janvier 2019), par Clair Rivière, illustré par Pole Ka

En avril, ils avaient participé à une manifestation contre la militarisation de la frontière alpine et l’opération anti-migrants d’un groupe d’extrême droite. À Gap, sept militants solidaires viennent d’être condamnés à des peines de prison.

Ce matin-là, au col de Montgenèvre, il fait – 10° C. Quelques kilomètres plus loin, du côté italien de la frontière, comme chaque jour, des exilés s’apprêtent à tenter la traversée dans la neige. Début 2018, trois d’entre eux ont perdu la vie dans l’aventure. En 2016, Mamadou, jeune Malien, avait eu les deux pieds tellement gelés qu’il fallut les amputer. Sans les montagnards solidaires qui multiplient les maraudes de secours, le bilan serait beaucoup plus lourd.

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