Rassemblement contre les expulsions des squats

Communiqué des habitant.e.s du 1 place Sadi-Carnot :

Nous sommes une 30aines de personnes à vivre dans ce bâtiment dont 11 enfants et bébés. Certaines sont arrivés en Mars, d’autres à partir de septembre. Nous n’avons pas eu d’autres choix que d’occuper ces appartements vides. Nous voulons louer notre propre appartement mais sans les papiers nous ne pouvons pas travailler et c’est impossible de louer un logement. On peut appeler le 115 plein de fois, mais il n’y a jamais de place, ou alors c’est que pour quelques jours et après on doit retourner dehors. Quelles solutions on a ? Comment faire pour protéger nos enfants ? Nous avons très peur d’être expulsé.e.s de chez nous, nous avons trouvé un refuge ici, nous nous sentons en sécurité, nos enfants peuvent aller à l’école et ont un endroit où faire leurs devoirs. Nous n’avons nul part où aller ! S’il vous plaît ne nous expulsez pas !

Voici les revendications des habitant.e.s :

Nous, personnes demandeuses d’asiles ou sans papier, demandons

  • L’arrêt des expulsions sans relogement.
  • De vrais logements, pas des hôtels temporaires et insalubres (où nous sommes entassés dans une seule pièce sans pouvoir cuisiner, sans chauffage, avec des punaises de lits…).
  • L’application de la trêve hivernale et sa prolongation jusqu’à juin au vu de la situation sanitaire.
  • Rester dans ce bâtiment ou la réquisition d’un autre bâtiment vide.
  • La prise en charge des mineurs isolés.

Communiqué des soutiens :

En Mars 2020, lors du premier confinement, des personnes (des familles avec des nouveaux nés, des enfants, des mineurs isolés, des jeunes majeurs , des moins jeunes..) n’ayant pas de chez soi pour se confiner, y trouvent refuge. D’autres se joignent à eux dans le reste des appartements vacants en septembre 2020. De quoi redonner un peu de vie dans cette rue fantôme.
En novembre, une porte métallique anti-squat est posée au domicile d’une famille pendant qu’elle est partie faire les courses. Elle se retrouve à la rue, la moitie de ses affaires sur le palier ! Tout ça malgré le fait que dans la loi seule une décision de justice peut les expulser.
Zèle de la préfecture, de la police, de l’huissier, du propriétaire ou du gestionnaire ?

C’est que ces occupations d’appartements vides, n’est pas au goût du propriétaire Primonial Reim (un fond d’investissement qui possèdent 1 178 bâtiments), ni de son antenne parisienne Marseille city, ni de son gestionnaire local Oiko (8 rue de la République à Marseille). Si si tout ça c’est la même « Big compagny » il faut bien cacher le magot !
Fin janvier, les rendus des jugements de procès sont inédits pour des familles avec enfants en bas ages : Obligation de quitter les lieux immédiatement, pas de trêve hivernale, pas de délais, en pleine période de Covid-19 ! le Covid-19 démultiplie la précarité et rend encore plus insupportable la situation de celles et ceux qui vivent à la rue. Tandis que Primonial Reim, lui, pourra construit son hôtel de luxe, ce qui fera grimper son titre en bourse mais qui dans la réalité restera vide, Covid oblige.

Les habitant.e.s ont peur notamment car ils et elles ne sont pas sûr.e.s que les deux derniers appartements (dont on a pas de nouvelle de la procédure judiciaire) les protègent d’une expulsion du bâtiment. Surtout au vu des précédentes expulsions illégales qui ont déjà eu lieux dans ce bâtiment. Leur peur est aussi nourrie par le fait que récemment une nacelle géante est venue enlever leurs banderoles qu’ils et elles avaient mises aux fenêtres.

Les habitant.e.s de Sadi-Carnot ne sont pas les seul.e.s. Des dizaines d’autres squats sont dans la même situation et peuvent se faire expulser à tout moment. De nombreux autres se font expulser dans l’invisibilité. Alors que le gouvernement dit prolonger la trêve hivernal jusqu’à fin juin, dans la réalité de nouvelles méthodes sont déployées par la préfecture à Marseille pour réprimer davantage les squats (expulsions illégales, coups de pression, menaces…). La loi ASAP qui va réduire encore plus les droits des personnes occupant des appartements vides, et faciliter leurs expulsions sans procédure juridique.

DROIT POUR UN LOGEMENT POUR TOUS ET TOUTES REVENDICATIONS APRÈS L’EXPULSION DES HABITANT.ES DU « PETIT SÉMINAIRE »

Nous, personnes en situation de migration, demandeuses/demandeurs d’asile ou sans papiers,
vivions depuis environ un an au squat du Petit Séminaire parce que les politiques d’État nous ont laissé.e.s à la rue. Les institutions ont l’obligation de proposer des hébergements aux demandeurs et demandeuses d’asile tout au long de la procédure ! Dans la réalité nous sommes obligé.e.s de squatter et on se fait expulser !
Le 24 novembre, la police est venue pour nous demander de partir en invoquant l’insalubrité du bâtiment, donc « afin de garantir notre sécurité », sans proposer aucune alternative. Quelques jours plus tard, un incendie a accéléré l’obligation de quitter les lieux. Un feu… le même incident qui a également eu lieu juste avant l’expulsion du squat de Saint Just cette année-là à Marseille et en a accéléré l’expulsion. Une enquête est actuellement en cours par rapport à l’incendie au squat de Saint Just.
Maintenant, après l’expulsion, environ 70 à 80 personnes étaient placé.e.s dans plusieurs hôtels qui nous ont été proposés par l’association Sara Logisol. Des hôtels 115 donc géré par la préfecture. La marie de son côté aurait dû se subroger à case du arrêté du péril du bâtiment, mais ils ont restés en silence.
Les conditions dans ces hôtels sont insupportables, mais si nous partons on va se retrouver à la rue. Nous sommes également dans l’incertitude permanente, car personne n’a communiqué combien de temps nous pouvons rester là, chaque jour on peut se retrouver à la rue. Nous sommes nombreux : des familles, des hommes seuls, des enfants, des femmes enceintes. Les conditions de vie à l’hôtel sont insupportables : nous n’avons aucun espace (2 par chambre), il n’y a pas de chauffage malgré le froid, il y a des punaises de lits, nous ne pouvons pas cuisinier… De plus nous n’avons aucune information sur le temps que nous allons passer ici.
Nous demandons un endroit où cuisiner librement. Nous demandons en endroit où il est possible de se reposer et être en paix.
Nous disons Stop aux expulsions comme celles des squats du Boulevard Dahdah, Saint Just et le petit Séminaire, où les gens se font jeter à la rue et où les autorités restent silencieuses vis à vis de cette situation d’extrême urgence.
La mobilisation va continuer, restez vigilant.e.s aux infos d’actions qui suivrons.
Des logements permanents et dignes pour les délogé.e.s !

Contre l’état d’urgence sanitaire, pour un libre confinement

Depuis le 17 mars, nous sommes confiné.es, contraint.es de rester a la maison et incitéEs à éviter toute interaction. Dans notre monde gouverné par les flux, le coronavirus s’est répandu sur l’ensemble de la planète en un temps record. En deux mois, il a causé près de 120 mille morts officiels et les hôpitaux des pays les plus « développés » se font submerger par un flux continu de malades. Faire barrage à cette pandémie en va effectivement de notre responsabilité collective.
 
C’est donc à partir de ce fameux 17 mars, lorsque les autorités ont décidé de prendre au sérieux ce virus, qu’elles ont aussi décidé «de partir en guerre», selon les dires du président Macron. Ce que l’on constate au final, c’est que les logiques restent identiques, les guerres sont avant tout menées contre les sans-papiers, les sans abris, les personnes racisées et les pauvres, tandis que tous les efforts sont concentrés pour maintenir le système économique à flots (des milliards d’euros pour les entreprises, aménagement en télétravail, tolérance à la contamination pour Amazon etc).
 
Depuis le 1er jour du confinement, on doit se préparer a être contrôlés partout, à tout moment et il faut rendre compte de l’ensemble de nos faits et gestes par des attestations bidons. Près de 500 000 amendes ont déjà été distribuées. La cyber-attestation place chacun et chacune dans la possibilité d’être surveillé.e à tout instant.
La hausse de la mortalité sur certains territoires atteste de la logique infâme de sélection naturelle de classe que suit les stratégies répressives de l’Etat. Rien qu’en Seine-Saint-Denis, on décompte un pic de mortalité bien plus élevé qu’à Paris.
 
Pourtant, il semble que la police s’acharne à ce qu’un confinement particulièrement strict soit respecté dans ce département : la population est harcelée par les contrôles de police qui y distribue plus de 1000 amendes par jour. L’absence de témoins et de protestation dans les rues permet à la flicaille de laisser libre cours à ses envies sadiques et racistes.
 
Le samedi 4 avril la police a grièvement blessé une petite fille de 5 ans, d’un tir de LBD dans la tête lors d’un de ses raid punitif dans les Yvelines. Le mercredi 8 avril, a Béziers, un homme de 33 ans est mort suite a une interpellation musclée pour « non respect du couvre feu ».
 
Le 18 avril à Villeneuve la Garenne, un flic s’amuse à ouvrir brusquement sa portière au moment du passage d’un jeune à moto et lui brise le fémur. Cette fois-ci c’est trop, les banlieues s’embrasent, les nuits d’émeutes s’enchaînent.
 
L’état est bien en guerre, mais pas seulement contre le virus.
 

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Communiqué public du Collectif El Manba suite à l’intervention policière du 10 avril 2020 lors d’une distribution gratuite de produits de première nécessité à des personnes exilées

Ce vendredi 10 avril se tenait le 4e « marché rouge » au local du Manba. Depuis la dernière semaine de mars, nous organisons une distribution de denrées alimentaires et de produits d’hygiène gratuits deux fois par semaine pour les personnes exilées avec qui le collectif est en lien via ses activités habituelles (cours de français, permanence juridique, mobilisations). Sans même que nous rendions les horaires publics, la nouvelle s’est diffusée très rapidement tant la situation est critique en ce moment, et nous accueillons autour de 200 personnes par marché.

Une heure avant l’ouverture de la distribution, une centaine de personnes étaient déjà présentes devant le local. Inquièt.e.s, des voisin.e.s appellent la police. Une demi-heure plus tard, une brigade de la Police Nationale (une dizaine d’agent.e.s) intervient dans la file d’attente tandis qu’une voiture de la BAC se gare au bas de la rue. Les policier.e.s, gazeuses et matraques à la main, se déploient le long de la file d’attente et se dirigent directement vers les militant.e.s du collectif qui organisent la file d’attente. Immédiatement, les policier.e.s se montrent menaçant.e.s et agressif.ve.s. On nous demande de nommer un.e responsable, le commandant de la patrouille menace de faire fermer le local et d’interdire la distribution. Après un contrôle d’identités et d’attestations, cinq d’entre nous seront verbalisé.e.s alors que nos papiers et nos attestations sont en règle . Le commandant nous expliquera bien sereinement que c’est lui qui sait si une attestation est valable ou non et que nous sommes en train de mettre en danger la vie de personnes. C’est pourtant bien le contraire, puisque si nous avons choisi de distribuer gratuitement de la nourriture et des produits d’hygiène c’est parce que ces personnes sont mises en danger par l’inaction sociale de l’Etat français et de ses institutions. Car entendons-nous bien : ce n’est pas par plaisir que notre collectif, comme beaucoup d’autres associations et groupes militants, organisent des distributions alimentaires, colis et maraudes. Cela ne nous amuse pas de risquer d’enfreindre des mesures de sécurité sanitaire, mesures que nous ne remettons pas en question. Cependant il y a une urgence à organiser la solidarité envers les personnes les plus touchées par cette crise ; et nous savons que là-dessus, nous n’avons rien à attendre de l’Etat, puisque confinement ou pas, il maltraite au quotidien ces personnes.
Ainsi, ce vendredi, la police, après une quinzaine de minutes à nous mettre la pression, à regarder la file d’attente, sûrement bien conscient.e.s de l’autorité et du malaise qu’iels imposent à des personnes trop habituées à les craindre, finiront par partir, et le marché rouge par avoir lieu.

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Appel à une conférence de presse et à rassemblement Vendredi 22/11 à 10h devant les locaux de l’EAPE (2, rue Beauvau – Métro Vieux Port)

Jeudi 14 Novembre les habitant.e.s du Boulevard Dahdah ont été expulsé.e.s de leur logement suite à une interdiction d’occupation émise par la mairie. Ceux et celles qui n’ont pas pu fournir de baux, victimes des marchands de sommeil, ont été emmené.e.s dans un gymnase rue Ruffi. Ils y sont depuis une semaine et beaucoup refusent les solutions précaires proposées par les institutions responsables. Le personnel de l’EAPE (‘Espace d’accueil des personnes évacuées’, dispositif public, géré par l’association France Horizon, pour accompagner la prise en charge des personnes évacuées de leur logement) a proposé pendant les derniers jours des hôtels sans garantie de solutions pérennes par la suite. Suite au refus de telles conditions de la part des delogé.e.s et à la contestation qui a suivi, un courrier signé par le SIAO (structure étatique en charge de l’hébergement d’urgence) attestant que l’hébergement en hôtel serait assuré « jusqu’à ce qu’une proposition d’hébergement adaptée à leur situation soit trouvée ». La colère se fait entendre tandis qu’associations et collectifs se mobilisent pour que ces promesses et garanties soient respectées et ne restent pas sans suite.

Demain un point sur la situation pendant lequel ils exprimeront leurs revendications, soutenus par les collectifs mobilisés.

APPEL COMMUN AL MANBA / COLLECTIF 59 ST JUST POUR LA MARCHE SAMEDI 9 NOV. 15h Métro Nd Du Mont

Samedi 9 novembre, nous marcherons en mémoire des 8 personnes tuées dans les effondrements de la rue d’Aubagne, et de Zineb Redouane, assassinée par la police. Ces morts ne sont pas des accidents mais bien le résultat d’une politique urbaine de spéculation et de profit, qui chasse les populations les plus précaires du centre-ville. À Marseille comme ailleurs, l’État et ses sous-traitants du système d’asile (OFII, PADA, 115…) se dérobent à leurs obligations légales et refusent aux exilé·e·s le logement qui leur est dû. Au sein des hébergements institutionnels, les grands bailleurs (ADOMA, Sara Logisol, Forum Réfugiés, Groupe SOS, 3F) appliquent avec zèle les directives de l’État et cautionnent toutes les politiques de contrôle, de surveillance et de privation de liberté.

Le Conseil départemental s’assoit sur les lois et les conventions internationales et abandonne les mineur·es isolé·es : ils et elles attendent de longs mois sur les trottoirs de Marseille avant qu’une mise à l’abri leur soit proposée. Les femmes enceintes ou avec enfants ne sont pas mieux traitées : elles restent à la rue jusqu’à l’heure de leur accouchement et y retournent à leur sortie de l’hôpital. Le squat Saint-Just qui a ouvert l’hiver dernier pour dénoncer toutes ces pratiques est expulsable dès la fin du mois de janvier ! Pas de trêve hivernale applicable pour plus de 300 personnes en grande détresse et dont les droits fondamentaux sont piétinés par l’État, le département et ses prestataires.

Sans gêne, les sous-traitants de l’État en charge de fournir les « conditions matérielles d’accueil » (PADA, ADDAP…) se dédouanent de leurs responsabilités et renvoient vers des collectifs bénévoles tels que le Manba et le 59 St Just. Lorsque ces derniers trouvent des solutions précaires (squats, campements…), l’État les expulse. Une fois à la rue, ces personnes subissent le harcèlement policier, qui sert la politique de gentrification forcée du centre ville : dans la ville lisse et aseptisée que la mairie prépare pour les touristes, les exilé·es n’ont pas leur place. Caméras de surveillance et contrôles au faciès s’assurent bien que tout exilé·e trop visible dans le centre ville finira enfermé·e dans un centre de rétention.

Début septembre, Euroméditerranée (immense projet de rénovation urbaine et donc de gentrification) met 450 personnes a la rue. Cinq jours plus tard les campements de fortune qu’iels ont construits sont démolis par la police, et leurs affaires et papiers sont jetés aux ordures. La précarité provoquée par ces expulsions à la pelle, plus intenses que jamais à la veille de la trêve hivernale, fait le bonheur des marchands de sommeil qui pullulent dans la ville. Ils sont la seule solution pour beaucoup d’exilé·es, quitte à payer des loyers exorbitants pour des logements insalubres et ciblés par les arrêtés de péril.

Stop expulsions ! Stop gentrification !
Pour la liberté de circulation et d’installation !
Mise à l’abri et logement pour tou·tes !
En attendant, ouvrons, réquisitionnons, occupons !

Pourquoi nous refusons les expulsions Dublin

Nous sommes de différents pays.

Nous portons plainte contre l’Italie

pour dénoncer les mauvais traitements à l’encontre des populations étrangères.

Nous refusons les expulsions de la France vers ce pays xénophobe.

Car nous ne regarderons plus derrière nous !

Quelques soient les raisons qui nous ont poussé à quitter notre pays, nous affirmons notre liberté de nous installer dans le pays de notre choix. Nous ne demandons pas beaucoup, que les libertés les plus élémentaires que nous sommes venus chercher ici. Nous souhaitons aussi pouvoir travailler, avoir un logement et une vie décente. Nous avons traversé des frontières au péril de notre vie. Nous n’avons pas affronté cela pour nous faire renvoyer en arrière, refouler au gré des négociations politiques sur notre dos.

Et nous voulons la justice !

En Italie, nous n’avons pas trouvé nos droits fondamentaux. Seulement la tyrannie et l’oppression dans les administrations, les rues et les campos. Nous avons été traités comme des marchandises par des entreprises qui se cachent sous les noms d’associations caritatives. L’Italie nous a privés de protection et a prolongé la détresse psychologique des nôtres, qui ont survécu aux dangers des dictatures, de l’esclavage et de la fuite en Méditerranée. Nous portons plainte contre l’Italie pour montrer que les libertés fondamentales des populations étrangères y sont bafouées, que les traitements inhumains sont la règle dans les campos et que les normes minimales d’accueil des demandeurs et demandeuses d’asile n’y sont plus respectés depuis longtemps.

  • Parce nous refusons de nous laisser dicter notre vie par le Règlement Dublin,

qui permet aux Etats de se soustraire indéfiniment à la responsabilité d’une demande d’asile !

  • Parce que nous ne voulons plus être réduits au silence sur le banc des accusés,

dans les salles d’audience des tribunaux administratifs ou dans les centres de rétention,

…où nous sommes enfermés comme des criminels !

  • Parce que nous continuerons à inventer les moyens de notre autodétermination !

Nous accusons l’Etat italien :

De défaillances humanitaires multiples et de maltraitances dans la quasi-totalité des campos (surpopulation, omniprésence policière, refus de communication avec les proches, chantage aux droits, racket), d’entraver l’accès aux soins des personnes vulnérables, de multiplier les moyens de contrôle par le fichage abusif, les assignations dans les campos et les déplacements forcés d’un camp à l’autre, d’encourager le travail forcé et la traite, de décourager les démarches d’accès au droit d’asile en posant des entraves à l’accès effectif aux procédures, de refuser l’accès aux dispositifs d’intégration sociale, au contraire de prôner la ségrégation et l’isolement, parfois via des circulaires préfectorales nous interdisant les attroupements ou la fréquentation des lieux publics, de ne pas fournir les garanties minimales de protection contre les discriminations et les violences racistes, souvent du fait de la police elle-même.

Nous refusons d’être rejetés dans la spirale infernale des frontières européennes !

De nos expériences dans les campos italiens jusqu’aux témoignages des personnes refoulées vers les aéroports italiens, nous avons la certitude que l’Italie n’a jamais eu l’intention d’accueillir les demandeurs et demandeuses d’asile qui arrivent en Europe. Nous savons aussi que la situation est pire après un 1er refoulement en Italie : les conditions matérielles d’accueil sont définitivement coupées, l’accès aux soins aussi. Cela explique que beaucoup d’entre nous fuient à nouveau de l’Italie vers la France. Mais la loi du 20 mars 2018 en France criminalise davantage les demandeurs et demandeuses d’asile sous le coup d’une procédure Dublin, surtout quand ils tentent de faire valoir à nouveau un droit d’asile après un 1er refoulement.

Faisons bloc contre l’offensive raciste lancée par Salvini et ses complices européens !

Après la désignation d’un gouvernement Ligue du Nord en Italie et les annonces fascistes de Salvini son représentant (500.000 expulsions, appel aux migrants à « faire les valises », promesse d’un « coup de ciseau » dans l’accueil des demandeur.euses d’asile, fermeture des ports aux bateaux de sauvetage), le climat politique xénophobe s’est généralisé et les crimes racistes se sont multipliés. Le nombre de personnes qui fuient par-delà la frontière franco-italienne a doublé. Mais Salvini n’est pas le seul représentant d’Etat à faire usage de ce populisme : d’autres dirigeants européens lui ont emboité le pas. En France, la soi-disant politique d’accueil de Macron/Collomb ne cache plus la réalité de la coercition dans les centres pour demandeur.euses d’asile (CAO, PRAHDA, CRA) ; encore moins la militarisation frénétique de la frontière à Briançon, Vintimille ou Calais ; et la répression de toute forme de contestation contre cet ordre violent du monde.

Organisons-nous ici et maintenant

contre les politiques racistes et répressives à l’encontre des nôtres !

Luttons ensemble contre toutes les expulsions !

Non aux expulsions d’exilé.e.s ! Solidarités montagnardes avec les 3+4 de Briançon, comme avec Michel de Faux-la-Montagne !

Suite au débat / discussion lors de la Fête de la Montagne Limousine ce week-end en Corrèze, avec de nombreuses personnes impliquées dans les luttes anti-expulsions « Dublin » de ces derniers mois l à-bas (Faux la Montagne, Guéret, etc.), les participant.es ont rédigé un appel à solidarité avec les 3+4 lu à la tribune en fin de fête dimanche. Le voici ci-dessous. Et surtout, ils ont décidé de monter un départ collectif pour le procès du 8 novembre à Gap depuis le Limousin ! Big up…
A la frontière franco-italienne, des lieux refuges et des personnes solidaires tentent de rendre moins terrible l’exode des migrant.e.s fuyant l’Italie où les conditions de non accueil se sont encore détériorées avec l’arrivée du gouvernement d’extrême-droite de Mateo Salvini. Face à eux, policiers, gendarmes et fascistes occupent la montagne. En effet, le 22 avril dernier, contre la présence de la milice néo-fasciste ‘Génération Identitaire’ au col de l’échelle, une marche trans-frontalière de protestation , ralliée par des migrant.es, a entraîné l’arrestation et l’inculpation de sept militant.e.s. Ils et elles risquent dix ans de prison, poursuivis pour « passage en bande organisée » (les 3+4 de Briançon). Leur procès aura lieu le 8 novembre à Gap, dans le Hautes-Alpes. Tous les récits attestent de l’inhumanité croissante des conditions de vie et d’accès aux droits pour les exilés, de l’autre côté des Alpes. C’est le sens d’une plainte collective contre l’État Italien déposée par des migrant.e.s du collectif Al Mamba de Marseille, c’est aussi le sens des luttes contre les expulsions dites de « Dublin » (de « ré-admission en Italie ») comme à Faux-la-Montagne, Guéret et ailleurs…
Il ne faut pour autant pas oublier que ce qui se dit sans fard en Italie par le gouvernement Salvini, n’est autre que l’esprit et la lettre de la politique migratoire européenne qui organise la déportation systématique des migrants vers l’Italie. Les précautions oratoires des libéraux bon-teint allemands et français qui s’offusquent des dérapages verbaux de Salvini cachent mal leur hypocrisie de fond et leur totale responsabilité dans la fermeture des frontières intérieures et extérieures de l’Union Européenne. Les récents événements autour du bateau de sauvetage l’Aquarius, ainsi que les conséquences de la nouvelle loi asile et immigration, en sont la preuve patente. Mais au-delà des scandales médiatiques, la réalité est telle qu’aujourd’hui les réfugiés sont plus que jamais sous contrôle, fichés, désinformés, enfermés, expulsés. Suite au démantèlement de la jungle de Calais, s’institue sur l’ensemble des territoires français et européens des centres de tri et de rétention, comme les Prahda et les CAO, qui isolent et rendent invisible les politiques xénophobes légitimées par la généralisation de l’usage de l’abominable procédure Dublin.
Nous, habitant.es et ami.es de la Montagne Limousine, réaffirmons qu’il n’y aura pas d’expulsions sur le plateau de Millevaches et soutenons toutes les dynamiques, petites et grandes, d’accueil inconditionnel et de solidarité qui subissent la répression et résistent partout à l’ombre des politiques d’État. Ici et ailleurs, fédérons-nous en soutien aux exilés, car ils et elles ont tout autant besoin d’être accueillis que nous avons besoin d’apprendre à les accueillir.
Assemblée plénière de clôture de la Fête de la Montagne Limousine.

Aquarius / 3+4 de Briançon : la stratégie morbide des Etats pour transformer les solidaires en passeurs en bande organisée

Solidarité totale ! Ouvrons les ports ! Brisons les frontières !

C’est la même histoire manipulatoire, qu’elle se déroule aux cols alpins ou en pleine mer. Pris dans les dangers de la montagne, fuyant une Italie quasi-fasciste, des éxilé.es se retrouvent pris au piège de la frontière et risquent une nouvelle fois le tout pour le tout espérant un peu plus de dignité. Là, aux cols, les ami.es qui aident, accueillent, sauvent, réchauffent, nourrissent, hébergent comme ils le peuvent ces personnes en détresse seront désormais poursuivis pour « passage en bande organisée » (les 3+4 de Briançon). Et bien qu’il n’y ait jamais été question de quelques contreparties financières à leurs coups de main, ils seront jugés selon les mêmes codes que les passeurs mafieux, la jurisprudence française considérant maintenant que la récurrence de l’aide et son caractère « politique » servent le bénéfice d’une cause. Ce qui est considéré par la loi française comme comparable au trafic d’êtres humains !

Ce qui arrive à l’Aquarius en ce moment, et qui est arrivé avant à bien d’autres navires solidaires qui croisaient au large de la Libye, comme le Lifeline cloué à quai depuis des mois, relève du même mécanisme machiavélique des Etats européens : humanitaires hier, passeurs aujourd’hui. Par un déplacement progressif, soigneusement arrangé entre pays limitrophes, des frontières maritimes et des droits sur les zones d’intervention, ce sont les « gardes côtes » libyens qui sont devenus seuls habilités à récupérer et ramener à terre les migrant.es en péril de naufrage. Mais vers quelle terre ? Celle qu’ils et elles fuyaient ? Un pays sûr ? La Lybie ? De qui se moque-t-on ? Pour ne pas respecter cette nouvelle règle assassine décrétée par les états de l’Union européenne, l’Aquarius s’est progressivement retrouvé piégé, ses actions de sauvetage taxées d’illégalité, ses pavillons retirés…. et se retrouve accusé de « passage en bande organisée », encore une fois au même titre qu’une organisation mafieuse qui prospère sur le sang des exilé.es, d’un côté et de l’autre de la Méditerranée.

Macron / Collomb, dans vos bouches des cadavres…

Accueil des exilé.es ! Relaxe pour nos 7 camarades !