St-Just n’est pas mort, vive St-Just !

Le diocèse a quitté son rôle d’arbitre et a pris la décision de lancer une procédure d’expulsion. Alors ça y est. Notre squat est en procédure. Nous l’attendions plus tôt, le combat commence et peut durer plusieurs mois. Et nous avons plus que jamais besoin d’aide !

Le diocèse a quitté son rôle d’arbitre et a pris la décision de lancer une procédure d’expulsion. Alors ça y est. Notre squat est en procédure. Nous l’attendions plus tôt, le combat commence et peut durer plusieurs mois.

Pourtant, nous ne sommes plus assez nombreux.ses. Surtout, nous sommes épuisé.e.s et exténué.e.s. Il est important de bien le signifier, de le dire haut et fort, les personnes présentes depuis le début du squat, soit 4 mois, sont à bout de forces et de nerfs. Le relais est essentiel.

Le 4 et 5 avril, le Conseil Départemental et la Préfecture sont venus offrir des solutions de relogement aux habitant.e.s de St Just. Ce déplacement a été traumatique pour celles et ceux qui avaient été mis.e.s à l’abri dans les murs du 59 avenue de St-Just mais aussi pour les bénévoles. Si les propositions de l’ADDAP13 entraient dans les parcours d’accès au droit, les familles se sont vues offrir des solutions inacceptables en l’état. Une trentaine d’entre elles ont donc décidé de rester dans ce qui est désormais leur Maison. De nombreux mineurs se sont depuis présentés à la porte et nous les avons acceptés, puisque le placement de 170 d’entre eux ne signifie pas que la tâche du Département est terminée, n’en déplaise à nos politicien.ne.s.

Notre non-communication après le relogement forcé a peut-être donné l’illusion d’une fin de combat. Il n’en est rien, nous devions reprendre des forces.

Aujourd’hui, plus que jamais nous avons BESOIN DE VOUS.

Nous ne sommes plus assez pour faire vivre ce squat. Nous avons besoin de vos forces, de votre soutien, de vos sourires et de votre énergie. Nous avons été débordé.e.s durant les dernières semaines et le revers est dur. Le relogement des Mineurs Non Accompagnés a entraîné le départ d’un grand nombre de solidaires, qui les ont suivis dans les hôtels. Si ce suivi est primordial et que nous ne le remettons pas en question, cette délocalisation a changé l’ambiance de la maison, plus de cours de français, plus d’activité. Cela constitue un manque pour les habitant.e.s restant.e.s, notamment pour les nouveaux mineurs qui ne bénéficient plus du tout ce que nous avions réussi à mettre en place. Les murs sont toujours ouverts, nous invitons à réinvestir les lieux !

Oui mais, quoi faire ?

  • Nous avons besoin de personnes pour nous aider à tenir l’accueil, à donner les premières informations et à réorienter au besoin vers les autres lieux ressources.
  • Nous ne sommes plus en capacité d’accueillir de nouvelles personnes en ce moment, et nous avons besoin de trouver d’autres solutions pour celles et ceux qui se présentent à la porte. Pour ce faire, une permanence juridique a été mise en place, mais face à l’afflux de demandes qui a suivi la fin de la période hivernale, nous avons besoin d’aide pour garantir à tou.te.s des solutions adaptées.
  • Nous prenons toujours les dons, et avons toujours besoin de produits de première nécessité et de nourriture.
  • Si vous êtes un.e artiste, nous vous invitons à venir peindre les portes des chambres !
  • Si vous avez des envies, venez avec, proposez-les !

Nous tendons vers une auto-gestion de la maison, mais pour qu’elle soit mise en place, il nous faut le soutien de bénévoles afin que nous prenions le temps de transmettre nos savoirs.

N’ayez pas peur de pousser la porte, et de mettre un pied dans cette fourmilière. Ce qui a été mis en place en seulement quatre mois est incroyable de solidarité. Ne perdons pas cet élan formidable. Que vive St-Just, et que la pression soit faite auprès des pouvoirs publics pour qu’aucune personne, quelle que soit sa nationalité ou sa situation ne dorme dehors !

Si vous voulez nous rejoindre, envoyer un mail à collectif59stjust@gmail.com et nous nous mettrons en contact avec vous pour vous accueillir au mieux ! 

Parution du nouveau Passerelle : (Dé)passer la frontière

Téléchargez gratuitement la version pdf dans la section Materiel.

Pour commander un (ou plusieurs) exemplaire(s), au tarif de 10 euros l’unité (plus 4 euros de frais de port), merci d’envoyer un message à contact@ritimo.org.

En ce début de 21e siècle, l’heure est à la fermeture des frontières. Si ce durcissement des politiques migratoires peine à produire les résultats escomptés, il participe à la multiplication de situations de violations des droits humains, partout dans le monde.

Les frontières, leur gestion et leur actualité traversent les débats publics et médiatiques sur les migrations, attisant les controverses et les fantasmes, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Les frontières cristallisent un grand nombre d’enjeux – sociaux, (géo)politiques, économiques, historiques – et mobilisent une grande diversité d’idées, de projets de société et d’acteur·rices. Étudier, questionner la frontière et tout ce qu’elle véhicule comme symboles est donc indispensable pour penser l’avenir des territoires et de leurs populations dans une perspective de respect de la dignité humaine, autrement que sous le seul angle d’analyse de « la crise migratoire ».

L’objectif principal de ce numéro de la collection Passerelle est donc de proposer des pistes d’analyse et de réflexion sur les enjeux autour des frontières : dans un monde globalisé, entre territorialisation et dématérialisation, qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui ? Quels sont les intérêts politiques et économiques qui régissent les mouvements d’ouverture pour certain·es, et de fermeture pour d’autres ? Cette publication invite également à explorer les multiples formes de résistances à travers la voix de celles et ceux qui défient les politiques de fermeture, mais aussi les idées et propositions qui remettent en cause le régime des frontières actuel.

Il s’agit donc bien d’établir des liens entre ce sujet d’une actualité brûlante et des dynamiques de long terme dans les différentes parties du monde, d’en éclairer les différents enjeux et de donner de la visibilité aux luttes actives d’hier et d’aujourd’hui. C’est cette perspective qui est au cœur du débat à travers les articles compilés ici : des réflexions, des témoignages et des pistes d’horizons politiques qui nous permettront de mieux saisir les enjeux des frontières, afin de nous armer de meilleurs outils de solidarité internationale pour la justice sociale et la garantie des droits fondamentaux de toutes et tous.

La lettre des familles de St Just « Pourquoi nous avons refusé les hôtels »

Jeudi 4 et vendredi 5 avril, Sara-Logisol est venue sur le squat pour faire un « relogement ». La majorité des familles l’ont refusé et demandent à ce que soit médiatisée la réalité de ces propositions, faites oralement et dans la rapidité : « rien » pour 8 familles, « hôtels renouvelables » sans précision de durée pour 14 familles, « hôtel » pour 1 famille, « CHRS » pour 3 familles, « CADA » pour 3 familles (dont 2 avaient été orientées par l’OFII bien avant la venue de Sara-Logisol, elles sont toujours en attente de leur départ). 2 familles ont été choquées par la brutalité de ces deux jours et ont préféré ne pas se présenter à Sara-Logisol. Il n’y a donc eu de proposition pérenne que pour 6 familles, les autres ne pouvant se prémunir d’être à nouveau dans la rue sous quelques jours ou quelques semaines.

Appel à dons : tentes, matelas, sacs de couchage

Le Manba fait un appel à dons de TENTES, MATELAS DE CAMPING, SACS DE COUCHAGE, COUVERTURES DE SURVIE

*** à relayer largement ***

Cet appel s’inscrit dans la campagne en cours pour le droit au logement des exilé.es, de la Halle Puget, de Saint Just ou de tous celles et ceux condamnés à la survie dans les campements, qui poussent au rythme de l’hostilité croissante des institutions.

A la Halle Puget, comme dans les bâtiments squattés et sur les campements d’autres quartiers de Marseille,le harcèlement des autorités ne cessent pas, visant à épuiser, traquer, expulser hors de notre ville les exilé.es.

Cette campagne vise à soutenir les initiatives libres d’occupation et en même temps exiger des engagements sérieux des institutions pour faire respecter le droit au logement des exilé.es (réquisitions de logements vides, garantie de l’accès aux dispositifs d’hébergement spécifiques).

« Nous campons, mais nous ne partirons pas ! »

Merci de votre solidarité ! Des dates de mobilisation seront prochainement annoncées.

Dans l’attente, vous pouvez déposer vos donc au local du Manba -8 rue Barbaroux (Réformés), aux créneaux suivants :
– lundi 18h00 à 20h
– mardi 18h30 à 20h

Des réquisitions pour toutes et tous !

De la Halle Puget à la maison Saint Just, ne laissons pas les logiques municipales et de l’Etat mettre les demandeur.es d’asile et les mineur.es isolés à la porte !

Presque quotidiennement depuis janvier, la métropole est commanditaire d’un « nettoyage agressif » (selon ses termes) du campement de demandeur.es d’asile sous la Halle Puget à Belsunce : un prétexte au harcèlement et à l’expulsion brutale et illégale de centaines d’entre eux que l’hostilité et l’inanité des institutions jettent à la rue.

Alors que l’obligation d’hébergement des demandeur.es d’asile n’est plus respectée à Marseille depuis des années, les occupations de bâtiments vides et les campements sont toujours plus visibles dans le centre-ville. Mais, comme à Paris ou à Calais, ils en sont expulsés comme des déchets ! Sur ordre de Monique Cordier, élue municipale à la Propreté, les éboueurs dérobent et jettent les sacs de couchage des demandeur.es d’asile, délogés par la police municipale hors du campement situé aux halles Puget devant la PADA – une étape incontournable d’enregistrement de la demande d’asile. Aucun arrêté municipal ne préside à ces expulsions de camps, comme c’est la règle, qui aurait au moins permis la présence du 115 pour proposer des logements temporaires.

Dans le même temps, la « régionalisation » des demandes d’asile, entrée en vigueur avec la Loi Asile et Immigration en janvier, a poussé des centaines de demandeur.es d’asile auparavant hébergés dans les Hautes-Alpes, Alpes-de Haute-Provence, Var et Vaucluse, à venir faire leurs démarches et se domicilier à Marseille. Ils ont été contraints de quitter foyers et maisons solidaires pour un matelas sous la Halle.

Quant aux habitantes et habitants de Saint Just, ils vivent dans l’angoisse d’une expulsion imminente. Malgré les négociations, ils ne peuvent compter sur aucun engagement sérieux des autorités (préfecture, département), ni de pérennisation du lieu, ni de solution de relogement auquel les 250 personnes, demandeur.es d’asile ou mineur.es isolés, ont droit aussi. La seule solution proposée est le transfert provisoire vers des hôtels dispersés dans le département… disponibles car d’autres personnes ont été jetées à la rue. Un jeu de vases communicants plutôt que l’ouverture de dispositifs supplémentaires, qui ne dupe personne, alors que demandeur.es d’asile et mineur.es continuent à subir des traitements dégradants des institutions

Poussés par cette répression de plus en plus féroce, force est de constater que les primo-arrivant.es qui ont pu trouver un toit ces derniers mois l’ont fait loin des centres, en squattant les bâtiments les plus dégradés de la ville, auprès d’une population immigrée de générations antérieures dont les conditions de logement ont déjà été volontairement délaissées depuis des années par les pouvoirs publics : bâtiment A du Parc Corot (expulsé le 17 décembre 2018), bâtiment H du Parc Kalliste (expulsé en février 2018), Caserne Massena (expulsée en novembre 2018). Des centaines de personnes, poussées hors des centres villes et auxquelles l’Etat a refusé les hébergements dus, sont encore une fois traquées par ces mêmes politiques de délogement. De la rue d’Aubagne aux quartiers Nord, c’est la même logique qui assassine, brutalement ou à petit feu, les populations précaires ET issues de l’immigration !

Alors que les campements précaires poussent apparaissent au gré des traques de celles et ceux qui trouvent refuge dans notre ville, nous n’acceptons pas que les conditions de vie indignes et les violences deviennent leur quotidien. Nous soutenons les personnes qui se battent pour leur survie, leur droit au logement et leur liberté de circuler et de vivre où bon leur semble !

Nous ne laisserons pas les politiques les mettre à la porte de leurs logements, comme de nos villes.

Avec les exilé.es, ouvrons des maisons, exigeons des réquisitions !

Et des solutions durables par les responsables politiques !

Appel à manifester le 20/04 au col de Montgenèvre et dans toutes les villes !

La frontière est partout, dans les gares, sur les chemins, dans les trains, les centres de rétention, au sein des institutions… alors organise ta manif dans ta ville ou rejoins-nous sur le col de Montgenèvre le 20 avril à 11h.

Les frontières n’assurent pas la sécurité des territoires, mais celle des puissances financières qui possèdent la quasi-totalité des richesses du monde. Ce mécanisme d’identification, de tri et d’exclusion, au service des intérêts économiques des États et de l’industrie de la sécurité, définit toute une population de personnes sans droits, invisibilisées, et exploitables.

La frontière est partout y compris dans les espaces du quotidien

Elle ne se résume pas seulement à une chaîne de montagne qui sépare deux espaces ni à une clôture de barbelée.
La frontière est dans les administrations qui délivrent des titres de séjour ou des obligations de quitter le territoire. Elle dépend du statut social : les riches peuvent s’expatrier, les pauvres n’ont d’autre choix que de « migrer ». Elle dépend de la couleur de peau car si tu n’es pas blanc, les contrôles sont systématiques.

Un avion, un quai de gare, un aéroport, un trajet en bus sont pour certains synonyme de voyage. Pour d’autres ils signifient rafle, déportation, camp de concentration. Un hôtel Ibis, une station de ski, des lieux de vacances pour certains, d’emprisonnement ou de chasses à l’homme pour d’autres.

Manifester dans toutes les villes

Lutter contre les politiques migratoires revient à dénoncer la stratégie impérialiste des États occidentaux qui maintiennent des systèmes corrompus, alimentent des guerres, soutiennent des dictateurs et poussent ainsi des milliers de personnes à l’exil. Ces mêmes États stigmatisent et criminalisent ensuite les personnes qui entrent sur leur territoire, cherchant à les réduire à de la main d’œuvre bon marché et corvéable à merci.

La frontière est partout, dans les gares, sur les chemins, dans les trains, les centres de rétention, au sein des institutions… alors organise ta manif dans ta ville ou rejoins-nous sur le col de Montgenèvre le 20 avril à 11h.

RELOGEMENT DES HABITANT.E.S DU SQUAT 59 ST-JUST

COMMUNIQUE DE PRESSE

Aujourd’hui, mercredi 3 avril 2019, le Collectif 59 St-Just a été informé non-officiellement de la venue demain matin, jeudi 4 avril 2019, de SARA-LOGISOL et de l’ADDAP pour un « relogement » de tou.te.s les habitant.e.s du 59 St-Just.

La décision précipitée a été prise hier, mardi 2 avril, lors d’une réunion à laquelle le Collectif 59 Saint-Just n’a pas été convié. Le Collectif ne connaît toujours pas les dispositifs qui vont être proposés, et ce malgré ses nombreuses sollicitations et les engagements des institutions responsables, le Conseil Départemental et la Préfecture, de les communiquer. La temporalité et la mise en œuvre des dispositifs restent aussi inconnues. Le Collectif sait que le Diocèse a mandaté une entreprise de gardiennage du bâtiment et demande qu’il n’y ait pas d’intervention policière.

Le Collectif souhaite exercer une vigie et s’opposer au non-respect éventuel des droits. Pour cela, le Collectif fait un appel à soutien demain, jeudi 4 avril à 7h devant la maison. Il s’agit de veiller à ce que ce relogement se fasse sans violence et dans le respect des droits des habitant.e.s.

Le Collectif 59 St-Just demande à la presse, par voie de ce communiqué, une présence afin de témoigner des pratiques des pouvoirs publics pour reloger subitement plus de 250 personnes qui devaient être prises en charge depuis des mois.

Le Collectif demande depuis trois mois, que tous les habitant.e.s puissent avoir accès à leurs droits, bafoués, et interpellent les pouvoirs public et dénonce le non-respect des droits de tou.te.s les demandeur.euse.s d’asile et des Mineur.e.s Non Accompagné.e.s. Par cette occupation, les pouvoirs publics ont été forcés de trouver des solutions dites exceptionnelles, mais cependant nous ne savons pas quelles sont les propositions et si elles seront faites au détriment de toutes les autres personnes à la rue, inscrites depuis des mois, voire des années, sur les dispositifs de droits communs.

Le Collectif rappelle qu’en seulement trois mois, un cadre structuré a été mis en place par les solidaires alors que le Conseil Départemental et la Préfecture prétendent manquer de moyens. Le Collectif affirme la puissance de la solidarité, et enjoint les pouvoirs publics à prendre les mesures nécessaires pour assurer la continuité du travail effectué et l’accueil digne des mineur.e.s et des familles en Demande d’Asile comme l’exige la loi.

Le Collectif 59 St-Just vous attend demain, jeudi le 4 avril 2019, à partir de 7h.

Le Collectif 59 St-Just

Contacts presse: 06.84.59.18.85 / 07.81.55.16.66 / 06.07.24.59.51 / 06.65.43.96.41

Le 115-Sara réoriente vers des structures d’hébergement.

Le seul conseil du 115 aux demandeurs d’asile qu’il met à la rue à la fin de la trêve hivernale ? Aller se faire voir chez les collectifs auto organisés. Qui n’ont ni les capacités ni l’envie de se substituer aux institutions. Dans le même temps la préfecture et la mairie dégagent tous les campements et squats des gens qui tentent de survivre à la rue. Et avec la régionalisation (loi Asile entrée en vigueur en janvier, qui oblige les demandeurs d’asile de toute la région de se domicilier et faire leurs démarches à Marseille), d’autres centaines de personnes doivent quitter les hébergements qu’ils avaient pu trouver dans d’autres départements et se retrouvent eux aussi dans les rues de Marseille.
Qui sème la misère récolte la colère !
Viens t’organiser avec celles et ceux qui refusent les expulsions et les traques en cours !
(Pas la peine de chercher loin pour leurs adresses, elles sont sur ce papier distribué par le 115)
(le Sara c’est aussi le prestataire social qui collabore aux expulsions des squats du bâtiment H au Parc Kalliste ou du A du Parc Corot, de la Caserne Massena etc…)